De la souveraineté numérique et de nos libertés

Le numérique est devenu en quelques années la colonne vertébrale de tout ce qui compose aujourd’hui notre société : l’économie, le social, le culturel, etc…. Pour autant, la France et plus globalement l’Europe n’ont pas su développer un cadre favorable à l’émergence de champions du numérique tel que l’on peut les percevoir en Amérique avec les GAFAM* ou NATU* ou en Chine avec les BATX*.

Cela ne vient pas du fait que nos ingénieurs seraient moins innovants puisqu’ils sont le plus souvent une ressource très prisée des entreprises étrangères. Ce n’est pas non plus par manque de démarches entrepreneuriales. En effet l’avènement de la French Tech a donné une très forte visibilité à ces milliers d’initiatives que l’expression consacrée qualifie de « Start-ups ». Ces dernières ne manquant pas d’ailleurs de financements puisqu’entre le soutien de la BPI, des Régions et des dispositif tels que le CIR ou le CII, tout est réuni pour favoriser la R&D en France.

Non. Nous ne manquons ni de belles initiatives, ni de têtes bien faites , ni de nouveaux financements, ni même de visibilité. Ce qui manque réellement c’est un marché intérieur.

Oui. Autrement dit, ce qui manque c’est une volonté, politique, mais aussi culturelle, de donner du sens à tout ce qui est déjà en place pour que ces nouvelles entreprises puissent se développer de façon significative et notamment grâce à l’achat public.

L’enjeu est de taille aujourd’hui, et tout un chacun a pu le mesurer avec la crise COVID qui nous a obligés à recourir massivement aux outils numériques, bien trop souvent, étrangers. Nous pourrions nous en satisfaire en constatant que ces outils sont le plus souvent très bien réalisés et rendent parfaitement le service attendu, sauf que c’est justement cette position de confort qui devient une position de servitude. Servitude vis-à-vis de ces entreprises étrangères, elles même aux services – quoi qu’on en dise – de leurs états respectifs. Il suffit de prendre connaissance du CloudAct ou du PatriotAct pour s’en convaincre.

Et si les données sont devenues la ressource de notre siècle, alors, le fait de les exporter vers d’autres organisations qui en tirent les seuls bénéfices fait de nous leurs colonies.

Pour autant, des signes positifs sont perceptibles. À commencer par la promulgation du RGPD qui émane des valeurs singulières européennes en termes de protection des données personnelles. Et aussi la possibilité de trouver une solution française – ou au pire européenne – correspondant à tous les besoins d’une organisation publique ou privée.
Nos atouts peuvent donc nous permettre de dépasser ces états de faits. Nos atouts peuvent nous permettre de créer ces entreprises qui feront notre puissance – et nos emplois – demain.
Mais il sera indispensable et nécessaire que cela passe par une volonté profonde et tenace de nos élites de vouloir l’avènement de cette évolution. Aucun changement ne pourra se produire si cette cause n’est ardemment défendue à tous les niveaux du pouvoir.

A termes, il en va de notre liberté de défendre nos propres valeurs.

C’est pourquoi, nous avons choisi chez Inspeere, et au travers de notre projet, de nous placer dans le camp des militants de cette indépendance numérique. Et nous travaillerons, tous les jours, comme tous ceux ayant rejoint l’initiative PlayFrance, à promouvoir cette idée. En commençant par la mise en œuvre et la commercialisation de notre propre solution qui se veut indépendante, par construction, et qui permet aux entreprises et organisations de garder l’autorité sur leurs données. Jusqu’à ce que, peut-être, des américains ou d’autres, puissent enfin nous envier notre cloud « souverain ».

Et comme a bien pu le dire un de nos éminents confrère Octave Klaba :
« C’est un combat. Nous le continuerons. Et nous le gagnerons. Ensemble. »

*GAFAM : Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft – NATU : Netflix, AirBnB, Tesla, Uber – BATX : Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi.